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 Le "milieu grenoblois"

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xanax

xanax


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MessageSujet: Le "milieu grenoblois"   Le "milieu grenoblois" Icon_minitimeVen 22 Aoû 2008, 02:26

Grenoble a « son » Parrain

Vers le milieu des années 1960, le Milieu grenoblois voit quelques caïds émerger. Parmi elles, un certain Mathieu Mattéi. L'homme, d'origine corse, est alors considéré comme le « Parrain » de la ville. Un « Parrain » accessoirement cousin d'Alexandre Sanguinetti, un député gaulliste très proche de grandes figures du show-biz et de la pègre telles qu'Alain Delon, les frères Guérini, François Marcantoni ou autres Marcel Fancisci. Pour anecdote, les deux derniers ont même été ses agents électoraux.
Mattei est en effet un beau truand. Il règne sur la prostitution de la région et a mainmise sur plusieurs établissements. Il est tenancier du bar Le Gobelet et possède plusieurs discothèques. On le suspecte également de faire dans la came. Sa femme fut en effet arrêtée à Cannes en 1969 avec 50 kg d'héroïne caché dans sa voiture. Parallèlement à ses activités officieuses, Mathieu s'est aussi mis au service du pouvoir. Un bon moyen d'être couvert. Chauffeur de Georges Pompidou à l'occasion d'une visite du Ministre à Grenoble, l'homme, qui a commencé au service d'ordre du RPF en 1947, est un membre du SAC, le Service d'Action Civique, une association ayant pour vocation de « rassembler toutes les personnes, sans distinction d'opinion ou de race, désireuses de soutenir l'action du Général du Gaulle » ; en d'autres mots, un service de police parallèle qui rassemble son lot de caïds ou autres délinquants en tout genre jouant les gros bras lors des manifestations politiques [Pour d'avantage d'informations, lire l'article consacré au SAC].
Si un appui politique peut permettre d'éviter les passages à l'ombre, il est loin d'apporter une immunité vis-à-vis des balles adverses. En juin 1968, alors qu'il se trouve dans une de ses boîtes (le Fontanil), Mathieu Mattei est abattu avec la complicité de son lieutenant Daniel par le clan Augé, ce dernier étant un truand lyonnais pilier du SAC. Une disparition qui va générer une guerre de succession, une guerre entre les locaux, connus sous le nom d' « Italo-Grenoblois », appelés ainsi du fait de leurs origines italiennes, et des nouveaux tout droit venu de l'île de beauté. Les enjeux ? Le contrôle du marché des stups, de la prostitution, du jeu et les établissements de la ville. Classique.

Le temps des guerres

La guerre commence au début des années 70. Elle fait suite à une multitude d'incendies parfois meurtriers (près de 150 jeunes sont morts dans un de ces incendies) qui ont touché les boîtes grenobloises à la fin de la décennie précédente. La guerre connaît son apogée dans les années 1971 à 1975. En 72, elle fait deux morts de chaque côté, puis un mort dans les deux clans l'année suivante. L'épilogue a lieu en 1975. Alors qu'un Italo-Grenoblois tombe en septembre, trois corses sont la cible des balles en novembre. Deux morts et un blessé. Et pas des moindres: le boss de la bande et un des piliers. Le blessé est également un maillon fort du groupe. Pour lui, ce fut prison jusqu'en 1981, avant d'être à son tour abattu en 1983. Le dernier homme fort de la bande est quant à lui arrêté en 1976 dans un établissement lyonnais. Les Italo-Grenoblois sont victorieux.
Suite à cette guerre, les Italo-Grenoblois vont se scinder en deux. Une partie restant sur Grenoble, l'autre se dirigeant vers Nice. Il faut avouer que la capitale azuréenne présente un attrait non négligeable : Elle n'est tenue par aucun caïd digne de ce nom depuis 1976, date à laquelle le boss local, en la personne d'Urbain Giaume, fut condamné à quinze ans de prison pour trafic de stupéfiants. L'homme fort des Italo-Grenoblois présents à Nice n'est autre que Michel Luisi, un truand bien connu des services pour avoir notamment trempé dans un réseau international de proxénetisme. Toutefois, consécutivement à la montée en puissance du truand local Sébastien Bonventre, dit « Bastien », les italiens de Grenoble doivent se résoudre à faire des concessions et partager le territoire avec ce dernier. Luisi réussi néanmoins à faire son trou et est considéré comme une grande figure de la voyoucratie. En trois ans de présence, lui et sa troupe parviennent à mettre la main sur la prostitution et quelques établissements. A la mort de Bonventre en 1989, Luisi devient même propriétaire du fameux Iguane Café, un établissement select de Nice fréquenté par les plus grands noms du Milieu azuréen [pour d'avantage de précisions, lire l'article sur le Milieu niçois]. Le 26 mars 1993, les Italo-Grenoblois niçois sont orphelins : Michel Luisi, alors âgé de 47 ans, est abattu à Nice au fusil de chasse alors qu�il se trouve au volant de sa voiture.
Malheureusement pour les Italo-Grenoblois restés à Grenoble, très proches du pouvoir politique local, membres du SAC pour certains (dont Michel Luisi, qui est le lieutenant de Simon Gavet, le patron du SAC de la région PACA abattu en août 1976 à Nice où il était propriétaire de la discothèque le Panthéra), la trêve n'est que de courte durée. Un nouveau conflit éclate en 1976. Les « rebelles » sont cette fois une bande de jeunes voyous issue d'une banlieue de la ville constituée majoritairement de gitans et d'italiens. Une banlieue dont ils porteront le nom : La bande de l'Abbaye, également connue sous le nom de bande à Bavière.
La bande de l'Abbaye est ce que l'on pourrait appeler une bande de « jeunes loups ». Ses membres ne sont connus de la Police locale que pour quelques faits d'armes « mineurs » : vols a la roulotte, agressions ou encore petits cambriolages. Très rapidement, ils vont escalader les marches de la pyramide du banditisme et se lancer dans les braquages et les gros cambriolages. Leur boss se nomme Jean-Antoine B. Il fut inquiété pour diverses affaires de proxénétisme, de trafics d'armes, de vols, de recel, ou encore d'usage de fausse monnaie. Les principaux membres sont Jean-Pierre , connu pour trafic d'armes, vol de voitures, cambriolage et port d'armes ; Yvan , qui fut impliqué dans des affaires de hold-up et d'usage de faux papiers ; Yves ; Louis et Dominique.
La bande à Bavière ne tarde pas à rencontrer un obstacle de poids sur leur route en la personne des Italo-Grenoblois. Téméraires, ils n'hésitent cependant pas à empiéter sur le territoire de ces derniers et iront jusqu'à leur voler quelques-unes de leurs filles. Une véritable déclaration de guerre. Une guerre qui se révélera meurtrière.
Ce conflit est beaucoup plus compliqué à gérer que le précédent pour les italiens de Grenoble. Il faut dire que compte tenu qu'une grande partie des Italo-Grenoblois est installée à Nice, un certain vide se fait sentir à Grenoble. A cette époque (fin des années 70), les Italos-Grenoblois sont dirigés par deux frères. Les premiers à mordre la poussière sont les Italos. En 1976, un premier homme est abattu. L'année suivante, trois autres membres du gang tombent sous les balles des ennemis à la sortie d'une boîte de nuit. Pas moins de sept hommes les attendaient. Les Italos-Grenoblois ne baissent toutefois pas les bras. En effet, en 1979, la bande de l'Abbaye voit un de ses membres tué à la sortie d'une discothèque, le Drac Ouest, en la personne de Dominique. Ce dernier était accompagné de Jean-Pierre, qui lui ne fut que blessé, assez grièvement tout de même. Peu après, ce dernier sera condamné à six ans de prison pour « association de malfaiteurs, trafic d'armes, vols, recel, falsification de documents administratifs, usage de billet contrefaits, contrefaçon et usage de plaques falsifiées ».
La guerre va se poursuivre dans les années 80. Même si quelques-uns de leurs membres sont à l'ombre, la bande de l'Abbaye va progressivement prendre le dessus pour occuper une place de choix à Grenoble. Tout du moins jusqu'en 1990, date à laquelle Jean-Antoine B, leur boss, est assassiné. Les auteurs de ce meurtre seraient des membres des Italo-Grenoblois. On aurait pu penser que la disparition du chef de la bande de l'Abbaye fasse revenir le calme à Grenoble. Ce ne fut pas les cas. En effet, les années 1990 seront ponctuées par une multitude de règlements de compte. Celui de Michel Luisi, que nous avons déjà évoqué. Mais bien d'autres encore.

Les têtes tombent

En 1993, un chef de groupe proche des Italo-Grenoblois, tombe dans la région grenobloise. Il était suspecté d'avoir participer à l'assassinat de Jean-Antoine B. L'année suivante, le 23 décembre, c'est un autre sympathisant des italiens de Grenoble qui est assassiné. Un meurtre plutôt original. Il fut en effet victime d'un jouet piégé placé dans une voiture en stationnement, voiture dans laquelle il se trouvait. La victime, propriétaire d'une pizzeria, avait déjà été condamnée pour escroquerie et suspecté d'avoir commis le meurtre d'un truand en 1983 ainsi que d'avoir incendié sa propre pizzeria. Le 1er avril 1995, c'est un homme de poids des Italo-Grenoblois installé sur la Côte qui échappe de peu à la mort. Le rescapé est un homme très proche de Luisi, avec lequel il fut notamment arrêté en 1977 et condamné à quatre ans de prison. Blessé par balles, il prit la direction de l'Espagne où il sera condamné pour trafic de stupéfiants et escroquerie aux cartes bancaires. Puis ce fut au tour de Jean-Pierre , qui avait déjà été blessé alors qu'il accompagnait Dominique, d'être la proie des balles. En effet, le 3 décembre 1995, un commando de quatre hommes qui l'attend sur un parking ne laisse aucune chance au membre de la bande à Bavière. Il n'aura profité que d�une journée de liberté : Il avait été libéré la veille alors qu'il avait été condamné à 13 ans de prison pour tentative d'évasion, consécutives aux cinq hold-up qu'il aurait commis.
Les règlements de compte grenoblois ne concernent pas tous des membres des Italos-Grenoblois ou de la bande à Bavière. Pour preuve, le 20 mars 1996, c'est un patron de bar qui est assassiné. Il faut probablement se tourner vers le business des machines à sous pour expliquer cette affaire. Selon un travail de recherche de Stéphane Quéré sur les menaces criminelles contemporaines, l'homme aurait « essayer de doubler les placiers de machines à sous en détournant de l'argent et/ou en servant d'indicateur à la police ». Erreur fatale. Le 6 décembre de la même année, c'est une bagarre entre hommes du Milieu qui coûte la vie à un truand bien connu des services pour vols et trafic d'héroïne. Le tueur serait un membre de la bande de l'Abbaye.
Le 21 avril 1997, le propriétaire d'un établissement, impliqué dans des affaires de machines à sous, tombe sous les balles des tueurs. Il faut dire que dans le Grenoble des années 90, comme dans beaucoup d'autres villes, les machines à sous constituent un business à la mode et sont à l'origine de nombreux règlements de compte, règlements de compte dont les bistrotiers entre autres ont fait les frais. En effet, les frères de l'Abbaye, qui ont plus ou moins mainmise sur l'affaire, ne tolèrent guère que quiconque tente de s'offrir un part du gâteau. Quel qu'il soit, renommé ou non. Francis le Belge était bien placé pour le savoir, lui qui avait connu un échec dans sa tentative de placement dans la région grenobloise.
Tout ceci ne constitue qu'un échantillon de la série d'assassinats qui a marqué Grenoble au cours de ces dernières années. Une trentaine de figures de la pègre locale auraient en effet connu une mort violente ses trente dernières années.

A l'heure de la Mafia?

Dans les années 1990, on a beaucoup parlé d'une présence de ramifications de Cosa Nostra à Grenoble, où vit une forte communauté sicilienne. Une famille installée à Grenoble dans les années 90 serait rattachée à la famille Sommatino, dont le fief est le village (8.000 habitants) du même nom situé à proximité de Caltanissetta. Un certain Giacomo, âgé de cinquante-huit ans et marié à une Française, venu en France début 1991 alors qu'il tombait sous le coup d'un arrêté d'expulsion remontant à 1980 à la suite d'une condamnation à plusieurs mois de prison, dirigeant présumé de la famille Sommatino, a notamment fait l'objet d'enquêtes de la police italienne avant d'être reconduit en fevrier 1993 au poste frontière de Vintimille par les hommes de la Police de l'air et des frontières. Il occupait un modeste emploi de chauffeur dans une entreprise de déménagement. La famille Sommatino aurait des liens avec le clan de Caltanissetta dirigé par Giuseppe M, qui a été arrêté en mars 1992.
Autre élément pouvant conforter la thèse d'une présence mafieuse dans la région grenobloise, l'arrestation en juin 1994 de Calogero, un des chefs présumés de la Mafia sicilienne, alors qu'il séjournait sous une fausse identité dans sa famille à Rives près de Grenoble. Calogero, conseiller municipal destitué en novembre 1991 pour activités mafieuses, était considéré comme le lieutenant de Giuseppe M, le numéro 2 de Cosa Nostra. Il était au moment des faits recherché pour « association de malfaiteurs, assassinats et extorsion de fonds ».
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MessageSujet: Reglements de compte à Grenoble   Le "milieu grenoblois" Icon_minitimeVen 22 Aoû 2008, 02:34

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